La colère est un mouvement corporel ascendant qui appartient à l’organe « Foie » en médecine chinoise. Elle fait monter l’énergie et permet un afflux important de sang que l’on visualise parfaitement par le rougissement de la peau.
Elle existe aussi chez l’animal, comme toutes les autres émotions. Son but est de marquer le territoire, de prévenir. Le chien qui se sent attaqué se lève (mouvement ascendant), poils gonflés, il prévient. Si l’on ne recule pas, il attaque.

La colère est une réaction de peur

Voilà ce qui s’est passé sous mes yeux récemment :
Une famille descend une piste caillouteuse, la plus petite de la fratrie est à l’arrière, seule. Un VTTiste arrive en faisant beaucoup de bruit, la petite l’entend et panique, elle se sauve vers sa droite, le VTTiste à eu la même idée pour l’éviter. Grand coup de frein… il l’évite de justesse. Et là, le père se met à hurler sur la petite fille. Maintenant elle pleure et le père n’a plus qu’à se calmer.

La colère est souvent une réaction à la peur. Plus généralement, elle sert, soit à effrayer, soit à se rassurer sur sa force. Une chose est sûre : Personne n’est crédible quand il est en colère.La seule question à travailler quand on est en colère :  De quoi ai-je peur  ?

Pourquoi être colérique ?

Normalement, c’est seulement quand une limite est franchie que je dois m’emporter mais je peux avoir pris l’habitude de m’indigner pour de fausses « bonnes » raisons. Tout peut m’énerver constamment, la politique, le voisin, mon ado, les radars sur la route… J’amplifie tout, la loi morale, la transgression, l’erreur, les fautes de l’autre. Je me perds dans mes colères.
Je peux aussi avoir besoin d’exister aux yeux de mon entourage, je me fais remarquer par mes crises de courroux, conséquence, il ne peut pas m’oublier. Et je finis par aimer être en colère, ça me fait exister, je suis vivant, c’est une manière d’être. En fait, je dois juste trouver ma place.

L’enjeu

Il faudrait éviter de se mettre en colère pour ne faire de mal à personne, ni à soi, ni aux autres. On peut faire semblant d’y être (avec un enfant que l’on doit recadrer par exemple). En simulant le mécontentement, il y a un vrai impact, je ne suis pas pris dans la tourmente émotionnelle, je vois tout, j’entends tout, je suis totalement présent et je ne fais pas de mal puisque je contrôle mon émotion.

Outils pour gérer sa colère

Gestion lente de la colère

Pratique de la détente, marche solitaire dans la nature, Qi gong, Taï Chi, natation, massages, chant, musique, respiration, relaxation, travail sur soi, gestion des émotions grâce à l’EFT

Gestion rapide de la colère

  1. L’évacuer par le corps, crier, pleurer, bouger, taper dans un coussin, opérer une action physique et violente. Chacun sa façon. Crier dans une voiture ou une forêt permet de ne traumatiser personne.
  2. En colère, j’avance vers l’autre et j’ai un mouvement ascendant. Pour la faire baisser :
    • Reculer (1 pas minimum)
    • S’assoir (Mouvement descendant)
    • Se coller contre un mur (déchargement du méridien « Du Maï »)
    • S’adosser à la chaise si je suis assis.
  3. Se faire masser. Le mouvement doit être descendant.
  4. Tenter consciemment une autre émotion, la tristesse par exemple.
  5. La colère est destructrice. Je propose quelque chose de sain à celui qui m’énerve et je tourne la page, ce n’est pas important.
  6. Prendre l’humain qui me met en colère en tenant compte de son passé, en voyant l’ensemble du personnage. Qu’a t-il vécu pour agir de la sorte ?
  7. Basculer de la colère à l’acte créateur, j’en fais quelque chose de concret.
  8. Elle est communicative. Et l’inverse aussi, si je suis calme, l’autre se calme.
  9. Respirer avec le ventre pendant et après la colère. Je ne sais pas le faire ? Je me couche avec un dictionnaire sur le ventre (ou un ordinateur pour ceux qui n’ont plus de dico…) et je soulève celui-ci en inspirant ainsi j’apprends à respirer ventralement.
  10. Éviter le « Vide de sang » qui donne de la chaleur interne. Un « Vide de Sang » peut être causé par une multitude de facteurs, allant d’une diète pauvre ou déséquilibrée à un excès de soucis, des menstruations trop abondantes, trop d’activités, manque de sommeil…
  11. Mettre des règles de respect des uns envers les autres. Interdire les injures, les violence physiques…
  12. Se mettre face à la mort. Qu’est-ce qui reste à ce moment crucial ?
  13. Ne pas confondre la situation et la colère qu’elle induit.
  14. Passer un contrat avec un proche : chaque fois que je me mettrai en colère, il me le signalera par un geste.
  15. S’excuser… à chaque fois. La colère est inexcusable. Elle m’appartient et l’autre n’y est pour rien.

Une illustration du sujet :

Yamaoka Tesshu, alors qu’il était encore jeune étudiant du zen, visitait un maître après l’autre. Il rendit visite à Dokuon de Shokoku.
Pour montrer où il en était, il dit :

« L’esprit, le Bouddha et les êtres vivants, en fin de compte, n’existent pas. La vraie nature des phénomènes est la vacuité. Il n’y a pas de réalisation, pas d’illusion, pas de sage, pas de médiocrité. Il n’y a pas de don, et rien à recevoir. »
Dokuon, qui était en train de fumer tranquillement, ne dit rien. Soudain, il frappa Yamaoka avec sa pipe de bambou. Ceci mit le jeune homme vraiment en colère.
« Si rien n’existe, demande Dokuon, d’où est venue cette colère ? »

Tiré de l’enseignement donné par F. Ducotterd au Cercle Taoïste Lyon

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Marie Bertolotti