La lenteur du changement
L’évolution intérieure de l’être humain est lente, elle s’oppose aux objectifs, aux résultats, à la rapidité, à la compétition. Nous changeons lentement, nous devons donc accepter que tout prenne du temps. C’est ainsi.
Alors si vous rencontrez un personnage capable de devenir rapidement ce que vous souhaitez qu’il soit… Méfiez-vous ! Il souhaite juste vous séduire. Le changement ne durera pas. En même temps, personne n’a le droit de vous imposer de changer, n’est-ce pas ?
Bref, ce n’est pas la peine de commencer un travail intérieur si vous n’êtes pas prêt à y laisser 20 ans de votre vie. Il faut savoir qu’au minimum, un enseignement doit se faire sur 12 ans, c’est le cycle moyen. Or la motivation change en une décennie, quelle que soit la formation. On est à fond au départ puis on arrête, on voit les choses autrement, on reprend. C’est normal, acceptez la pause, vivez-la, vous reviendrez à l’enseignement en étant différent. De même, acceptez que les fruits, les résultats viennent plus tard. La satisfaction est rarement immédiate.
Les cycles
Prendre son temps signifie intégrer les cycles de l’univers et du temps. Il existe les cycles journaliers, lunaires, annuels, de 7 ans, de 12 ans, de 5 ans. De nombreux cycles se superposent : affectivité, sommeil, maladie, immunité…
Certaines expériences ou personnages reviennent régulièrement dans votre vie ? Acceptez que les épreuves se représentent régulièrement parce que nous n’apprenons jamais en un seul cycle :
- Le 1er cycle me montre le problème.
- Le 2e, je comprends que je dois changer.
- Le 3e, je me rends compte que ma solution est incorrecte.
- Le 4e ou 5e ou 6e, ma solution est correcte.
- Enfin le dernier cycle : la vie va me tester !
Si un problème revient, ça peut être décourageant. Inutile de croire que vous en êtes toujours au même point, c’est au contraire que vous pouvez encore progresser sur le sujet. Dites-vous que votre conscience a augmenté depuis la dernière fois !
Il peut vous arriver de croire que rien n’avance dans un cycle, c’est parfait ! C’est comme en hiver pour la nature, cette période est fondamentale, on n’y voit rien, mais la graine commence sa poussée sous terre.
Les objectifs
C’est difficile de gérer un objectif à 10 ou 20 ans, il faut donc d’abord vivre le moment présent, ralentir et oublier le but, tout en gardant votre cap. Prenez le temps, profitez vraiment et du coup, vous progresserez plus vite, intérieurement. Enfin, quand vous n’y comprenez plus rien, ralentissez, allez marcher, ça décuplera votre compréhension globale.
L’important est le chemin. Ne vous intéressez pas aux résultats.
Et quand vous obtiendrez un résultat, pas de panique, ça passera ! (humour du taoïste…)
Extrait de « Mettre en pratique le pouvoir du moment présent » d’Eckhart Tolle
« Demandez-vous s’il y a de la joie, de l’aisance, de la légèreté dans ce que vous entreprenez.
Changez les modalités de vos actions s’il n’y en a pas.
Voyez si vous pouvez accorder plus d’attention au « faire » qu’au résultat que vous cherchez à atteindre. Soyez totalement dans votre action. Alors la vie deviendra joyeuse et facile.
Ne vous préoccupez pas des résultats de vos actions, accordez simplement votre attention à l’action elle-même. Le résultat arrivera de lui-même.
Laissez mourir le passé à chaque instant. Vous n’en avez pas besoin. Sentez votre présence. »
A lire : Les 8 grands principes en 1 seul article
Tiré de l’enseignement donné par F. Ducotterd au Cercle Taoïste Lyon
Bonjour, vraiment très beau et très bon et très vrai. J’ai commencé à 48 ans à chercher à comprendre les défaites de ma vie affective. J’ai trouvé, je suis guéris aujourd’hui, j’alimente toujours cette petite graine que j’ai semé en moi. J’ai 60 ans et je suis devenue comme un vieux chêne,bien solide, grand et bien ouvert à la vie. Merci aussi à toutes vos écritures sa fait partie aussi de mon développement.
Alors là, Marie, tu ne pouvais pas faire mieux que tomber dans ce que je vis actuellement. En travail psy depuis une 20aine d’année, je me retrouve tout à fait dans « la lenteur du changement », « les cycles », « les objectifs ». J’avance, c’est certain. Mais l’important, ce n’est pas le but, c’est le chemin qu’on prend pour y parvenir. C’est Orelsane, je crois, qui dit aussi cela dans une de ses chansons.
Le Tao est une École qui m’a séduit le jour où j’ai lu ces vers de Lao Tseu qui disaient que l’important, dans une roue de chariot, ce n’était pas les rayons mais le trou central permettant de faire passer l’axe de la roue ; ou d’un vase, l’important était le trou central permettant de mettre l’eau. C’est le vide qui est essentiel et qui nous permet d’avancer : l’atteinte du but nous comble, nous rempli et nous empêche d’aller plus loin.
J’aime ces paroles qui ne nous enferment pas dans un dogme mais nous ouvre sur un avenir en construction.