Non-agir, c’est, en fait, « agir dans le non-agir », ce n’est pas « ne rien faire ». Trop facile.
J’agis, mais en étant conscient que c’est la Vie qui dirige mon action.
Elle me pousse à cesser la destruction, la guerre, à rétablir l’harmonie, à passer à « l’action juste ».
Quelles sont donc les QUALITÉS à développer pour agir dans le non-agir ?
1 l’intuition
Pour la développer, je commence par observer et admirer la nature, elle m’en apprendra beaucoup sur le terrien que je suis.
Ainsi je me reconnecte à l’énergie du monde.
Je n’oublie pas non plus de « m’aligner » pour « entendre » la petite voix qui sait ce qui est bien pour moi et le monde.
Plus je me connais, plus je me fais confiance, plus j’écoute mes prémonitions.
La culture, l’éducation, la croyance, la religion peuvent bloquer mon intuition, je dois m’en détacher progressivement et me (re)construire seul(e).
2 L’art de la perte
Mon égo me fait gérer ma vie comme si j’étais en guerre, un moyen d’entrer dans le « Non-Agir » est d’être capable de céder ou de perdre pour ne pas vivre constamment dans le conflit.
Le mauvais perdant a un égo surdimensionné, en règle générale, il veut constamment gagner et considère l’autre comme un adversaire, un concurrent.
Je n’oublie pas que pour faire la guerre, il faut être deux, si j’accepte de perdre, il n’y a plus de guerre.
C’est pour cette raison que les moines taoïstes commencent leur formation par 10 ans de travaux ménagers peu gratifiants. Ça calme leur égo.
3 L’acceptation
Mes problèmes sont là pour me faire grandir en sagesse, je ne dois pas les combattre.
En conséquence, j’évite de résister, je cède à ce qui vient.
C’est normal d’être en colère envers une personne qui m’a blessée mais si je fais l’effort de me renseigner un peu sur la vie qu’elle a vécue, je finis par comprendre l’enchaînement qui l’a menée là où elle est. J’ai alors la solution pour l’aider ou au moins, pour ne plus lutter contre elle.
4 Agir sans émotions
Je m’entraine à voir les problèmes tels qu’ils sont et pas tels que je pense qu’ils sont.
Je travaille mes émotions.
Qu’est-ce qui est grave dans la vie ? C’est le regard que j’y mets qui fait son importance.
Je dois toujours me recentrer sur l’essentiel, si j’épure, la vie devient beaucoup plus facile.
5 La détente physique et mentale
L’humour est nécessaire dans le « non-agir » et même dans la vie tout court, il permet d’accepter l’inacceptable.
Je ne me prends plus au sérieux, je prends du recul, mon égo se calme.
Pour cela, je fais en sorte d’être détendu, quoiqu’il arrive.
Je médite, je me relaxe, je fais du Qi gong, du Taï chi.
6 L’art de la simplicité
L’action humaine est simple lorsqu’elle est délivrée de toute motivation, de tout désir. Pas d’objectif en vue, juste l’apprentissage du chemin.
Puisque vous ne désirez rien, tout ce que vous recevez est une bénédiction.
Puisque vous n’espérez rien, tout ce qui vous arrive a la fraicheur de l’inattendu.
Vous réagissez naturellement quelque soit la situation. Vos actes sont spontanés, c’est la Vie qui les guide.
7 Apprendre à lâcher
Tout au long de leur apprentissage, les étudiants en zazen (posture de méditation assise) comprennent que même s’ils contrôlent certaines de leurs réactions, ils ne commandent personne. Petit à petit, ils peuvent voir leurs proches tels qu’ils sont vraiment et non tels qu’ils souhaitent ou exigent qu’ils soient.
Durant la méditation, en ne bougeant pas, ils abandonnent le contrôle de leur état, ainsi ils apprennent à relâcher en profondeur leur besoin de tout contrôler.
8 Ne bougez pas, ne faites rien
« Ne faites rien » ne signifie pas que vous devez être passif, c’est même le contraire.
Lorsque vous êtes confronté(e) à une phase difficile, ne soyez pas dans l’embarras, ne luttez pas et n’entrez pas dans un conflit.
Restez centré et inébranlable au milieu de la tempête et examinez la véritable cause du problème.
« Ne bougez pas » signifie aussi qu’il faut arrêter de faire ce qu’on avait l’habitude de faire, il faut arrêter de répéter les mêmes erreurs.
Ne bougez plus. Laissez la situation bouger d’elle-même.
A lire : Les 8 grands principes en 1 seul article
Tiré de l’enseignement donné au Cercle Taoïste Lyon
Souriez c’est important,
Marie
desirdetre.com
Illustration :
Car c’est cette agitation même qui alimente le moulin de la guerre, chacun y apporte son grain d’anxiété, son blé de querelle et de dissension à moudre, alors qu’il ne faut surtout rien y ajouter.
Il faut être là, c’est tout.
Être là et respirer en toute conscience, voilà.
Sentir la litière sous les sabots, sentir le sol sous les pieds et dire « me voilà » quand quelqu’un a besoin d’une partie de canasta, d’un regard qui lui dise « Je t’ai vu ! », d’une main sur son genou.
Voilà, c’est tout. «
Bonjour Marie
Les freins à l’intuitif sont la culture, l’éducation, la croyance, la religion. Pourquoi faut ‘il sans détacher. Merci
Je vous donne un exemple.
Je suis maman de 2 jeunes adultes. Quand ils étaient enfants, je les obligeais à mettre un pull l’hiver (et un bonnet et des gants et j’en passe…). J’ai donc induit la croyance qu’en hiver on a froid et qu’on met des pulls. Parce que j’avais froid, pas eux. Quel était leur instinct ? Aujourd’hui je les observe en petit top par 0° et je ris… de ma bêtises. Ils n’ont pas froid, ils sont jeunes et ont beaucoup d’énergie qui les réchauffe…
Merci pour votre question, Marie
Sur la Madhyama-màrga, spiritualité reconnaissant Lao-Tse comme maître, le non-agir est pratiqué tout au long de la journée. Cette pratique se nomme le Service. Elle est un des trois pieds de la Sadhàna ou Agya avec la Méditation et le Satsang. Pour nous aider à être dans le non-agir nous pratiquons, durant le Service, une technique de Méditation invisible aux regards non initiés et qu’il est possible de pratiquer en faisant toutes nos activités quotidiennes. Ainsi, en pratiquant cette technique nous restons à côté de nos actes tout en faisant les choses le mieux possible. http://www.yoga-originel.fr