Dans cet article, nous allons voir comment nous percevons et vivons les différentes périodes de la vie, l’importance des rites de passages et surtout les renoncements que cela implique.
Du point de vue occidental
L’occident considère que l’être humain passe par 4 étapes basées essentiellement sur la physiologie du corps humain :
L’enfance – L’adolescence – L’adulte – La vieillesse –
Ces 4 étapes sont à assumer en conscience, elles correspondent à des fonctionnements différents. Pour prendre un exemple : L’ado est « peu » cérébral, tout le temps fatigué, se lève tard, se couche tard. C’est normal.
Il est à remarquer que depuis quelques décennies, nous ne marquons plus vraiment ces différents paliers de la vie, c’est le flou artistique. Du coup, les plus jeunes restent à long terme chez leurs parents sans s’engager réellement dans leur propre vie et de nombreux anciens veulent paraître jeunes et s’injectent du Botox, la vieillesse étant reconnue comme dégradante. En bref, chaque étape n’est plus vraiment assumée en conscience et responsabilités.
Du point de vue bouddhique
Pour les bouddhistes, la vie d’un être humain passe aussi par 4 périodes. Elles concernent plus les enseignements que la vie impose :
– La période d’apprentissage.
– Le moment de mise en pratique des apprentissages et la procréation.
– L’enseignement aux plus jeunes de ce que l’on a appris et compris.
– Enfin, le temps où l’on va au devant de la mort, en ayant tout lâché, surtout le matériel.
Du point de vue taoïste
Les taoïstes, eux, ne distinguent que 2 grandes étapes dans la vie :
La période où l’humain “subit” sa vie
C’est le moment où il n’a pas assez de conscience pour être acteur et responsable, il est sous influence, il ne peut faire aucun choix. Du coup, il est en réaction par rapport à tout ce qui le domine. Dans cette étape, les illusions sont fortes, la dualité et la morale aussi. Il n’est pas heureux, il ne se connait pas, il n’a pas d’outils pour aller mieux. Il se sent obliger de justifier tous ses comportements, l’émotionnel est prépondérant, c’est une période où l’égo est surdimensionné.
Si on pousse le jeune à être responsable de sa vie dans cette période, il passera plus vite à l’étape adulte (Précision importante : Il faut l’amener à être responsable de sa vie, pas de celles des autres).
La période où l’humain prend sa vie en main
Il devient indépendant de tout. Surtout de ses parents. Il vit sa vie, il est heureux d’être autonome. Il vit dans l’unité en mesurant et assumant les conséquences de ses actes. Il adapte ses comportements en toute conscience car il a compris que certains de ses actes peuvent faire du mal.
Pour passer d’une étape à l’autre
La souffrance sera le moteur dans la 1ère partie de la vie pour pouvoir accéder à la seconde. L’humain ne bouge que par nécessité, par inconfort, parce qu’il souffre. Il désire autre chose, une autre vie, et il se bat pour y arriver. La transition entre les 2 étapes est difficile, elle dure de 6 mois à 2 ans, (Ruptures, changements, repères perdus). L’être humain y est fragile, il a besoin d’une présence rassurante, souriante, qui a confiance en lui.
Les rites de passage sont importants
Les rites de passage à l’âge adulte, présents dans de nombreuses cultures, marquent la transition symbolique et pratique d’un individu vers la maturité. Dans les sociétés traditionnelles, ces rituels prennent des formes variées : des épreuves physiques, comme les cérémonies d’initiation en Afrique, où les jeunes affrontent des défis pour prouver leur courage, aux rituels spirituels, comme la Bar Mitzvah dans le judaïsme, qui souligne la responsabilité religieuse. Dans les sociétés modernes, ces rites sont parfois plus informels, tels que l’obtention du permis de conduire, l’entrée à l’université, ou encore le premier emploi. Ils représentent des jalons importants, permettant aux individus de trouver leur place dans la communauté et d’affirmer leur identité. Ces rites, qu’ils soient grandioses ou modestes, traduisent un besoin universel : reconnaître et célébrer le passage d’une étape clé de la vie.
Les sociétés traditionnelles avaient, et certaines ont encore, des rites de passage pour passer l’étape enfant/adulte.
En janvier, au Japon, on célèbre Seijin-no-Hiles, les personnes âgées de 20 ans s’habillent de leurs plus beaux costumes traditionnels, assistent à une cérémonie dans les mairies locales, reçoivent des dons, et fêtent leur joie d’être des adultes. La tradition a commencé il y a près de 1200 ans et marque l’âge où les Japonais estiment que les jeunes sont devenus matures et membres à part entière de la société pouvant voter et boire de l’alcool.
De même, dans certaines parties de la Chine, on assiste à une résurgence de rites de passage confucéens Ji Li (pour les filles) et Guan Li (pour les garçons). Les cérémonies honorent les jeunes qui ont eu 20 ans, leur offrant une bonne occasion de porter le costume traditionnel. Pour les filles, c’est aussi l’occasion de suivre des pratiques typiques telles que porter des chignons, se fixer les cheveux avec des épingles, et rendre hommage à Huangdi, un ancêtre chinois.
Les renoncements à accepter tout au long de la vie selon Diane
“Tout ce que nous devons abandonner en cours de route pour devenir adulte signifie la fin des illusions. Un moment cruel dans notre vie, qu’il vaut mieux sans doute vivre tôt dans la vie pour éviter de souffrir inutilement trop longtemps. La maturité affective, émotionnelle, mentale, physique même, vient avec les renoncements aux choses auxquelles nous tenions dans notre enfance et notre adolescence.
– Nous devons renoncer au confort et à la sécurité du cocon familial pour aller affronter le monde et vivre notre vie.
– Nous devons renoncer à notre besoin de sécurité si nous voulons nourrir de beaux projets stimulants et réaliser nos rêves.
– Nous devons renoncer à toujours chercher à avoir raison si nous voulons construire des relations harmonieuses.
– Nous devons renoncer au contrôle si nous voulons vivre dans la liberté et laisser l’autre vivre libre aussi.
– Nous devons renoncer à notre enfance et aux jeux insouciants pour devenir adolescents.
– Puis nous devons renoncer à l’adolescence et sa période de contestation pour découvrir qui nous sommes et ce que nous voulons être comme adulte, ce que nous sommes prêts à choisir et à accepter.
– Nous devons renoncer aux relations fusionnelles pour vivre des relations plus matures, plus saines, plus larges et plus hautes.
– Nous devons renoncer à l’idée du prince charmant, ou de la princesse charmante, qui nous sauvera de tous les méchants pour apprendre enfin à prendre notre vie en main.
– Nous devons renoncer à l’amour parfait, la relation parfaite, le couple parfait, l’amitié parfaite pour enfin accueillir la vraie nature des relations que nous développons avec les autres et cesser d’avoir des attentes irréalistes.
– Nous devons renoncer à nos illusions de toute puissance pour découvrir ce dont nous sommes réellement capables, avec tout notre potentiel encore insoupçonné.
– Nous devons particulièrement renoncer à notre rôle de victime pour enfin nous prendre en main, apprendre à nous aimer, et développer notre confiance en nous.
– Et surtout, nous devons renoncer à vouloir être parfaits, à vouloir être quelqu’un d’autre que soi-même, et s’accueillir dans toute la beauté de ce que nous sommes.
Car malgré l’aspect souvent très difficile de chacun de nos renoncements, se trouvent des cadeaux extraordinaires pour chacun d’eux. Renoncer ne signifie pas alors que nous perdons quelque chose, mais bien que nous découvrons quelque chose de plus beau encore, de plus grand. Tout ce que nous avons l’impression de perdre est chaque fois remplacé par un gain tellement plus grand que la perte. Se concentrer sur ce qu’il y a de l’autre côté du boulevard du renoncement nous permet de passer à travers chacun des deuils qui parfois nous semblent injustes ou même insurmontables.
Car au-delà des renoncements nécessaires, il y a la Liberté, la vraie, celle qu’on acquiert à coups de maturité et d’estime de soi. La liberté de pensée, la liberté en soi, la plus importante, celle que personne ne peut nous enlever.”
1ère partie tirée de l’enseignement donné par F. Ducotterd au Cercle Taoïste Lyon
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Crédit Photo : Pixabay
Toujours un enseignement plein de bon sens et précieux…merci
C’est tellement vrai que nous arrivons à penser que nous ne sommes bien nulle part …
accepter la vieillesse n’est pas le plus difficile, c’est seulement de se dire que l’on ne peut plus rien changer !
wraz7h