Destin : Puissance qui, selon certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des évènements.
Le point de vue de Rav Benchetrit
J’ai cette intuition qu’il y a quelque chose de plus grand que nous qui gère la globalité de la vie, qui a confiance en nous et qui est bienveillant. La vraie question est, en fait, de savoir si on va faire quelque chose de grand, tous ensemble. Est-ce qu’on va se haïr ou s’aimer ? Se faire confiance ou se tromper ? Améliorer les conditions de vie de tous ou que les nôtres ?
Notre bon-vouloir est en jeu
Cette volonté « céleste » se partage en milliard de micro-volontés humaines. Il y aurait donc, pour moi, un destin mais à l’échelle de l’humanité, qui serait couplé au bon-vouloir de chacun d’y adhérer.
Je crois que nous sommes tous reliés à une énergie commune et que chaque jour de notre vie, une étincelle nous est envoyée sous la forme d’un défi, son but étant de nous rendre plus sage et conscient. Pour sortir grandi de chaque épreuve, il serait nécessaire d’y mettre de la bonne volonté, de la motivation, de la détermination. Ce serait notre choix de participer à ce jeu, et là, destinée ou pas, la volonté céleste n’y pourrait pas grand chose.
La question fondamentale est donc plutôt : « Qu’est-ce que je fais de l’étincelle qui m’est donnée chaque jour ? »
J’adhère ou pas
Quand on conçoit un enfant, on lui donne un patrimoine génétique, physique, psychologique, ça, c’est le pré-établi, le destin. Mais se rajoute à cela, la pensée, qui est tout aussi importante car l’humain a le pouvoir d’évoluer en bien ou en mal grâce à ses choix.
Je peux accepter d’adhérer à l’énergie infinie qui me traverse ou juste être un producteur-consommateur comme la société me le suggère. Certaines personnes marquent la réalité et d’autres non, la différence, c’est le profit de l’étincelle ou pas.
Le but est de devenir bon
La seule manière d’être grand, c’est d’éviter d’être petit. Pour cela, il faut opérer de profonds changements à l’intérieur de nous-mêmes.
« Est-ce que j’ai cette détermination à vouloir devenir meilleur ? »
« Est-ce que je vais y mettre de la bonne volonté ? »
Chaque jour, mon âme m’envoie une étincelle, elle me donne une clé et moi je peux être acteur ou spectateur.
La vraie satisfaction arrive quand je suis à la fin de ma vie, quand tout est à sa place parce que j’ai travaillé avec amour chaque facette du diamant qu’on m’a donné à la naissance.
Là, je peux mourir paisiblement.
Tiré d’une conférence de Rav Benchetrit
Le point de vue taoïste
Le cheval a disparu
Il était une fois un vieux sage habitant dans une contrée isolée, il possédait un cheval, son seul outil de travail et son seul moyen de communication avec ses lointains voisins. Un matin, se levant pour travailler aux champs, quelle ne fut pas sa surprise quand il se rendit compte que son cheval avait disparu.
Ce n’est que bien plus tard que ses voisins vinrent lui rendre visite craignant qu’il ne lui soit arrivé quelque chose de grave. Quand ils apprirent que son cheval avait disparu, ils se mirent à le plaindre « C’est un grand malheur pour toi, perdre ton cheval, ton seul moyen de locomotion, tu dois être triste et désespéré ».
Le sage répondit : « Il n’y a aucune raison de se désespérer, ce qui m’arrive n’est pas réjouissant bien sûr, cela m’oblige à m’isoler un peu plus et surtout à changer mes habitudes de travail, mais le ciel en a décidé ainsi; est-ce un bien, est-ce un mal ? L’avenir nous le dira ».
Le retour
Plusieurs semaines passèrent. Un matin, alors que notre vieux sage allait se rendre au champ, quelle ne fut pas sa surprise de voir son cheval de retour, qui plus est, avec une jument et une dizaine d’autres chevaux.
Quand ses voisins apprirent cela, ils vinrent à nouveau lui rendre visite, et lui dirent : « Que tu es sage, vieil homme, que ta philosophie est riche, tu avais raison l’autre jour de ne pas te morfondre lorsque ton cheval avait disparu. Tu dois être maintenant le plus heureux des hommes, te voilà le plus riche de la contrée avec cette horde de chevaux ».
Le sage de répondre : « Bien sûr que je suis content, mais ce n’est pas pour cela que je vais changer mes habitudes ou sombrer dans la facilité, je considère cela comme un don du ciel, est-ce un bien, est-ce un mal ? L’avenir nous le dira ».
La chute
Quelques semaines passèrent quand le vieil homme reçut la visite de son petit-fils, ce garçon jeune et impétueux voulut monter l’un des chevaux sauvages, celui-ci se cabra et le jeune homme se cassa la jambe dans sa chute.
De nouveau les voisins revinrent le voir et lui dirent : « C’est encore toi qui avais raison, vieil homme, tu avais raison de ne pas trop te réjouir de ce qui venait de t’arriver, tu es maintenant dans le malheur. A cause de toi et de tes chevaux, ton petit-fils vient de se casser la jambe. Tu dois te sentir profondément coupable ».
Le sage leur répondit : « J’ai été effectivement affecté par la chute de mon petit-fils, mais sans plus. Je ne suis pas maître de sa destinée, et s’il était écrit dans le grand livre que cet accident devait avoir lieu, cela aurait pu lui arriver n’importe où ailleurs. Dans le désert par exemple : c’eût été alors la mort assurée. Je ne me sens en aucune façon responsable, est-ce un bien, est-ce un mal ? L’avenir nous le dira« .
La guerre
Sur ces entrefaites, une guerre éclata entre deux contrées rivales, tous les jeunes furent enrôlés de force, la violence de la bataille entraîna un terrible massacre. Seul le petit-fils en réchappa, n’ayant pas été enrôlé à cause de sa jambe cassée. Le vieux sage avait eu une nouvelle fois raison.
Et vous ? Qu’en pensez-vous ?
Marie Bertolotti
Crédit Photo : Pixabay
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Bonjour Marie, je vous suis depuis longtemps et je vous remercie mille fois de vos posts. Je m’interroge sur les dons d’organes ( notamment pour le donneur après son décès) en relation avec notamment la pensée du bouddhisme… Auriez-vous des recherches là-dessus et des réponses à me donner ? Avec un grand grand merci.
Claudine