Le taoïsme est l’un des piliers de la civilisation chinoise avec le confucianisme et le bouddhisme. Il est à la fois une religion et une philosophie. Les ouvrages fondamentaux de ce courant de pensée sont le Daodejing (Le livre de la voie et de la vertu) attribué à Lao Tseu, et le Zhuangzi, un recueil de textes attribués à Tchouang Tseu. Ces textes représentent des trésors de sagesse pouvant tous nous inspirer grandement. Nous allons voir dans cet article comment le taoïsme peut devenir un outil de développement personnel.
La transmission des enseignements
En règle générale, le taoïsme se transmet oralement, les textes ne sont souvent que des guides assez compliqués à comprendre et pouvoir s’appuyer sur un enseignant (ou maître) facilite leur étude. Il faut savoir que le taoïste recherche surtout la pratique concrète dans sa vie de tous les jours. Étudier le taoïsme intellectuellement n’est pas le chemin prioritaire pour le pratiquant qui souhaite à mettre en place YANG SHENG FA (l’art de nourrir la vie).
Pratiquer la montagne
Cet art est constitué de disciplines assez différentes dont le but est de donner des possibilités à l’individu d’éveiller sa conscience tout en assurant sa longévité. Schématiquement, l’idée est qu’avec un minimum de savoirs, il est facile de se déplacer en plaine, que pour la moyenne montagne, il faut déjà être bien équipé, et pour la haute montagne, il faut le meilleur équipement, beaucoup de pratique et un très bon guide. Peu d’adeptes sont au niveau de la haute montagne, les disciplines taoïstes sont toutes complexes et réclament un apprentissage de nombreuses années (Médecine taoïste, méditation, art du combat, Qi gong, Feng shui, études des forces cachées, pratiques des rêves, études des changements). Donc pas de stress, un pas après l’autre, c’est le chemin qui compte, en aucun cas l’objectif du sommet de la montagne.
De la simplicité et de la pratique
C’est une philosophie de vie pratique qui permet de faire de meilleurs choix, elle permet de réussir à vivre mieux et à nous ouvrir à plus de sagesse en cumulant la nôtre et celle des ancêtres. On se trouve face à une pratique au service de la connaissance, d’une vie épanouie et d’un monde meilleur.
Le but premier est de faire en sorte de revenir à la simplicité de l’enfant tout en cultivant les vertus. Comme le petit d’homme, le taoïste ne s’encombre pas du passé et ne se projette pas dans le futur, il ne vit que dans le présent et la réalité. Il travaille à diminuer ses pensées et l’importance du mental pour ne compter que sur ses perceptions, ses sensations corporelles.
Il s’agit donc d’être pleinement ce que nous sommes, sans jugement, ni attentes, ni compromis.
Les niveaux de conscience à travailler
Le corps détendu, l’esprit silencieux, les émotions positives, le mieux, quand on est sur la voie, est d’être en harmonie avec ce qui nous entoure tout en étant libre de toutes attaches.
Le Tao nous explique au travers ses pratiques que l’énergie est partout, il nous apprend à la sentir, à l’utiliser, sans développer son égo et son pouvoir. Selon lui, l’être humain est composé d’un corps, d’un esprit et d’un souffle (le Qi) ayant tous les 3 la même valeur. Se lancer dans la voie du Tao, c’est travailler la compréhension de soi à ces 3 niveaux, en y ajoutant la spiritualité et la compréhension de la nature et de l’univers.
Pour progresser dans la voie
Le pratiquant considère que chaque difficulté que lui amène la vie a pour but de le faire grandir en sagesse. Et celle-ci est tenace, s’il n’a pas compris l’enseignement la première fois, elle lui propose à nouveau un peu plus tard avec quelques variantes.
Il est important d’être conscient de ce qui se répète dans sa vie : mes proches ont des comportements désobligeants envers moi ? Mes camarades d’école en faisaient autant quand j’étais plus jeune ? Pourquoi ? Quelle est ma part de responsabilité ? Se poser ces questions est la seule solution pour progresser.
Vous avez parfois l’impression que la vie se répète ? Et bien c’est heureux parce qu’à chaque fois, vous intégrez un peu plus la leçon, vous augmentez votre connaissance du problème. Peut-être revivez-vous régulièrement les mêmes situations, mais il est certain que vous les voyez autrement, parce que votre conscience a augmenté du fait des nombreuses expériences vécues.
La progression se fait par succession de prise de conscience. Lentement.
Agir comme l’eau
Quand on se lance dans le taoïsme, on apprend à agir comme l’eau qui est la parfaite illustration de la passivité active. Symbolisée par le yin, elle enseigne que, dans les situations de conflit ou de blocage, les passages en force, les affrontements brutaux sont souvent aussi inutiles que grands consommateurs d’énergie vitale. Ils affaiblissent l’être tout en lui donnant l’illusion du contrôle et de la puissance.
Agir comme l’eau signifie faire le calme en soi et analyser le problème sous toutes ses facettes de manière à contourner l’obstacle. Cela peut être suspendre l’action, avoir recours à des outils et à des cheminements inhabituels, ou encore faire marche arrière et s’interroger sur le bien-fondé de sa stratégie. C’est ainsi que l’eau, entêtée, se fraye son chemin et atteint son but sans efforts superflus.
Être un exemple
L’adepte du Tao s’efforce de réunir, en lui et en conscience, les oppositions naturelles : le yin et le yang, l’ombre et la lumière, ses côtés sombres et bons. Il est dans l’acceptation (et non dans la complaisance) de ce qu’il est vraiment, il ne s’égare plus, ne se juge plus et du coup ne juge plus ses contemporains.
Ainsi, ses proches, apaisés par sa paix intérieure, confiants dans ses paroles (il fait ce qu’il dit) et réconfortés par sa bienveillance (il n’accuse pas les autres des faiblesses qu’il sait être aussi les siennes), ne l’agressent pas, et recherchent sa compagnie tout en donnant le meilleur d’eux-mêmes. Dans le taoïsme, le sage n’est pas le surhumain, mais l’humain pleinement conscient de sa nature, de ses forces et de ses faiblesses, et qui essaie de faire cohabiter en équilibre ses deux polarités.
Quelles sont les 3 qualités a travailler en priorité ?
- L’amour de soi, du monde, dans la compassion, l’empathie parce qu’on est vivant, c’est vivre dans une sorte de gratitude, de joie d’être là et d’agir. Dans une vision positive de la chance qu’on a d’être là, sans focaliser sur ce qui nous manque.
- S’astreindre, se restreindre, se contrôler, faire de vrais choix en toute conscience. Le taoïste a une conscience avisée de ce qu’il fait, de ce qu’il vit, de ses choix et des conséquences qui en découlent.
- Il ne joue pas la compétitivité, il évite de vouloir devenir un leader, de chercher à dépasser les autres. Il ne veut pas devenir le meilleur mais la meilleure version de lui-même en atteignant le maximum de ce qu’il peut faire. Le taoïste ne se mesure pas à d’autres, il fait ce qu’il y a de mieux pour lui, la terre, l’univers, la tradition et les conseils de son maître.
Les principes de base du taoïste
- S’entraîner à comprendre et faire circuler l’énergie.
- Étudier sans arrêt, transmettre son savoir et participer au monde.
- Être connecté au plus grand pour évoluer sans superficialité.
- Se souvenir de la tradition et de son maître
- Ne jamais fuir ses responsabilités, avancer coûte que coûte
Cette philosophie de vie est un cheminement, une expérience, seuls compte le voyage et l’évolution. C’est vivre heureux et en faire profiter les autres, c’est se respecter et accepter les règles du monde. C’est accueillir chaque instant, chaque part de soi, de l’autre, de la nature ou des forces qui nous dépassent. Entrer dans le taoïsme, c’est accepter d’échanger et d’aider le monde à se développer et à progresser, c’est une nécessité, le monde de demain est à construire. Le taoïste a le devoir de participer à la tâche, par respect pour cette possibilité qui lui a été donnée de vivre. Notre temps sur terre est compté, il est prié d’en faire bon usage.
Cet enseignement sur youtube en web conférence
Tiré de l’enseignement donné par F. Ducotterd au Cercle Taoïste Lyon
https://cercletaoiste.com/
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Marie Bertolotti