Dans une ville où tout n’était que bruit et agitation, où les horloges sonnaient sans répit et où les voix se chevauchaient sans jamais s’écouter, vivait un homme discret.
On l’appelait « l’Artisan du Silence ».
Nul ne savait exactement quel était son métier. Il ne construisait ni maisons, ni outils, ni vêtements. Il ne vendait rien sur la grande place et ne portait aucun signe de richesse.
Mais ceux qui passaient du temps près de lui en ressortaient changés.
Un jour, un érudit, curieux de percer son mystère, vint lui demander :
— Que fabriques-tu donc, toi qui n’as ni marteau, ni pinceau, ni burin ?
L’Artisan sourit et répondit :
—Je tisse ce qui manque aux hommes : le silence.
L’érudit fronça les sourcils.
— Mais le silence n’est rien ! Comment peux-tu le tisser ?
L’Artisan posa doucement sa main sur son cœur et chuchota :
— Le silence n’est pas l’absence de bruit. Il est l’espace où l’on entend enfin ce qui a toujours été là.
Intrigué, l’érudit décida de rester auprès de lui.
Il l’observa écouter le vent sans l’interrompre.
Il le vit contempler un ruisseau sans en troubler l’eau.
Il le regarda accueillir la parole d’un passant sans chercher à répondre aussitôt.
Et peu à peu, l’érudit sentit quelque chose en lui s’apaiser.
Ce qu’aucun livre ne lui avait appris, ce qu’aucune voix ne lui avait soufflé, le silence le lui révéla.
Depuis ce jour, il enseigna aux autres que la vraie connaissance n’était pas seulement dans les mots, mais dans l’espace laissé pour les comprendre.
Et l’on dit que, dans chaque lieu où un homme s’assied en paix, écoutant non pour répondre, mais pour ressentir, l’Artisan du Silence a laissé son empreinte.
Moralité soufie
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Crédit Photo : Pixabay

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