Le jour et la nuit
La chaleur et le froid
Le sombre et la lumière
Le « montré » et le « caché »
Le cycle du vivant
Le rythme
Le sens du monde
La roue qui tourne
L’imperturbable sécurité de la vie qui s’écoule.
Et puis, il y a un an, tout s’écroule ! Il y a un an, je vivais encore remplie de certitudes. Je n’avais peur de rien !
En un an, j’ai dû apprendre à rester enfermée chez moi, à sortir en y étant autorisée, à cacher mon visage. A reconnaître les yeux des personnes de mon entourage puisque je ne voyais plus leur sourire, à ne plus serrer de mains, à ne plus embrasser mes proches. A ne pas étreindre mes amis pour les rassurer, à ne plus assister aux concerts, à ne plus danser, à ne plus voyager …
J’ai dû apprendre à avoir peur !
Du jour au lendemain, j’ai dû effacer de mon vocabulaire tous les mots qui forgeaient mes projets d’avenir : «demain», «l’année prochaine», «bientôt», «aux prochaines vacances», « j’irai», «je ferai», «sûrement» …
Tous ces mots et expressions ont été balayés par l’incertitude qui guide à présent tous les actes de nos vies.
Mon horizon s’est réduit. De «lointain », il s’est transformé en «peut-être ».
Un passé plus que parfait, un présent chancelant, hésitant, un futur proche nébuleux !
Du jour au lendemain !
Ébahis !
Assommés !
Sans voix !
La lumière de nos vies toutes tracées a été remplacée par l’obscurité d’un avenir obscur, nous vivons suspendus à l’espoir d’un vaccin.
Nous nous sommes découverts fragiles, seuls, mis à nu face à nos faiblesses, que nous avons découvertes là, en même temps que cette pandémie gagnait du terrain.
Nous nous sommes rendus compte que, finalement, tous ces biens et ces dorures, ces comptes épargne et ces pécules mis de côté, tout d’un coup ridicules, ne faisaient pas notre richesse, et se révélaient de bien piètres trésors inutiles.
Que nous étions enfin tous égaux devant cet ennemi !
Et pourtant !
C’est pendant cette période sombre que se révèlent à nous les liens à renouer, les solutions à inventer, les réponses à trouver.
C’est durant cette année terrible que j’ai appris à m’inventer d’autres motivations, des stratagèmes et des chemins différents pour aider ceux qui comptent sur moi. Pour les soutenir, pour les écouter. Même si très souvent et encore aujourd’hui, c’est de partager leur peine qui me garde forte.
J’ai appris à accepter l’éphémère, moi qui aime tant prévoir et organiser !
Pas de plan B ce coup-ci !
J’ai mis dans un même tiroir mon passeport et mon agenda désespérément vide.
Mais dans ce tourbillon de doutes l’espoir est toujours resté.
Le cycle !
(Texte écrit pendant la pandémie)
Nadège BERNON
Mai 2021 – Saint-Leu Ile de la Réunion
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Bravo à Nadège, texte magnifique !
Vécue narré qui nous rappelle, avec un grand sourire , la magie du TAO.
Ce que peut vivre la forme pour retourner, soulagé, à la réalité qui est la ‘non forme.’
L’équilibre yin-yang ☯ action /sérénité est maintenu dans la personnalité.
Sinon, rien n’a changé !
TAO source du TOUT à fait rêvé Nadège !
Merci TAO pour nous faire découvrir à travers nous, petite création, le mode de vie de chacun de tes mondes, univers et autres pour revivre et revenir à toi.
Ogeun.