Régulièrement, quand « Tout » devient « Trop »,  je ressens un irrépressible besoin d’être seule, je dois me mettre en retrait, voire fuir. C’est plus fort que moi, j’ai cette impression que ma survie mentale et même physique en dépend. J’ai absolument besoin de ne plus participer à rien et pour moi, c’est le bonheur d’être seule ! 

Devenez conscient de votre besoin d’être seul

Culture et éducation

Tout nous pousse à vivre en groupe depuis la toute petite enfance. On nous fait croire que sans les autres, nous ne sommes rien. Je ne suis pas sûre du bien-fondé de cette vision de l’humain. Je crois même que se soumettre à ce diktat nous empêche de grandir en sagesse, d’accéder à la conscience. Jamais seul, nous sommes sous dépendance. En prison.

L’instinct de survie

Trop ou pas assez

Nous devons, par moment, nous échapper de notre quotidien, de nos habitudes, de nos activités pour retrouver notre liberté. Quand cet instinct s’impose, qu’on a ce sentiment d’urgence, il faut absolument l’écouter avant qu’il ne devienne extrême.
Un instinct de fuite trop fort, provoque un grand repli sur soi, de la méfiance, de la paranoïa, de la souffrance. A l’inverse, si cet instinct est trop faible, il pourrait provoquer une mise en danger, vous pouvez vous faire « bouffer » par le monde, la société, les proches, les activités.

Se mettre en retrait est nécessaire

La nécessité de la retraite participe au protocole de survie qui permet de prendre du recul. A un moment donné, il s’exprime, il donne une impulsion pour changer ce qui ne convient plus, imposant l’éloignement, le besoin de fuir la vie avec quelqu’un en particulier, ou concernant des relations toxiques, un trop-plein d’activités, sa propre pensée…

Pourquoi apprendre la solitude ?

La détoxication et la pause

Nous avons besoin de relations humaines mais pas trop et pas tout le temps. Nous pouvons aussi entrer en contact avec la nature, la faune, la flore, qui sont tout aussi nourrissants. Les lieux de retraite sont toujours magnifiques, on peut y développer d’autres possibilités de communication et s’y ressourcer. L’isolement est une méthode de détoxication, c’est une stratégie de vie dans laquelle on organise des pauses comme celles des vacances.

La liberté

La clé du bonheur est au contraire d’apprendre, avant tout, à vivre seul. Libre. Libre de porter son propre destin. D’en faire ce que bon nous semble, de le partager avec qui nous le désirons et, pourquoi pas, de ne pas le partager.

D’abord apprendre à être seul 

Je suis la seule à me connaître réellement, sans fard. La seule à croire suffisamment en moi et à pouvoir faire quelque chose pour moi. Personne ne sait pour moi. Une fois que l’on a touché à sa solitude, en profondeur, on peut vivre en couple ou seul, peu importe. Si je suis sûre de pouvoir vivre sans l’autre, la force est en moi. Je ne crains pas la séparation d’avec l’autre. Je ne lutte pas. Je n’ai peur de rien. J’aime. Être sûre que je peux vivre seule me permettra aussi de savoir prendre sur moi, de m’assumer, de tenir bon au lieu d’accabler l’autre, de le peiner ou d’exercer mon emprise sur lui.

L’épreuve majeure de l’existence humaine

Une épreuve est une chance de découvertes, d’explorations, de questionnements. Le niveau de difficulté de l’épreuve est fonction du changement profond en cours. L’épreuve développe le courage, la patience, la force, l’endurance, la bienveillance, l’humilité. L’épreuve dépouille. L’Homme intérieur s’accroit d’autant plus que la difficulté de l’épreuve est grande. Affronter sa solitude revient à aborder sa peur de la mort mais aussi de sa propre puissance. Dans le silence, on peut se préparer à son destin de mortel. Cela nous permet de mieux apprécier la Vie, l’Amour. Connaissant la solitude, on vit avec courage, lucidité et attention. Je suis unique, irremplaçable et d’un grand prix.  Je deviens acteur de mon histoire.

Être seul : La voie de la liberté

Personne ne peut dire ce qui est bon pour moi. Savoir vivre seul est un barrage contre la manipulation mentale, la récupération sectaire, le phénomène de mode. Cela nous renvoie à notre jugement personnel, notre intuition, notre esprit critique. Je suis responsable. Responsable de tout ce qui m’arrive. Accordez-vous de grands moments de solitude. Et voyez ce que vous y découvrez.

Et vous ? Aimez-vous être seul ?

Le conte

« Il y a beaucoup d’histoires qui racontent l’aventure d’hommes qui partent en quête de l’Eldorado, et qui ne trouvent rien. Ils reviennent vaincus, et à l’arrivée ils trouvent quelqu’un qui leur dit, ou ils comprennent d’une manière ou d’une autre, que ce qu’ils cherchaient était en eux-mêmes. On peut se dire : « il aurait pu s’éviter le voyage». Mais non. On ne peut pas s’éviter le voyage. Il faut le faire quand même. » Henri Gougaud

A lire  « L’esprit de solitude » Jacqueline Kelen

Marie Bertolotti

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