La paresse serait l’un des 7 péchés capitaux, un vice dangereux pour l’être humain et la société. Elle peut aussi démontrer une grande sagesse, une profonde intuition.

Paresse et liberté

La paresse,  dans une société où l’on doit travailler, où l’on doit être actif pour que le système fonctionne serait un vice. C’est trop simple à mon avis . Si elle désigne le fait de chercher à effectuer le moins d’effort possible, elle signifie également le fait de se consacrer au temps libre. Il s’agit donc d’une quête de liberté : Le paresseux est plus libre parce qu’il a moins  de contraintes, il profite de la vie. Faire l’éloge de la paresse, c’est donc faire l’éloge de la liberté, des plaisirs de la vie, en opposition à une vie laborieuse, contraignante. La paresse n’est pas forcément un vice.

Paresse et spiritualité

Il y a tout de même un côté vicieux à la paresse :   L’inaction. Si le but en venant sur cette terre est d’évoluer et mûrir tout au long de notre vie, il est fondamental de pouvoir faire des expériences, bonnes ou mauvaises. En effet, il y a une chose qui est pire que celle de faire le mal, c’est de ne rien faire, de rester indifférent à tout. Il faut donc faire les efforts nécessaires pour  vivre des expériences diverses. Si on fait le bien, on va récolter le bien et donc évoluer. Si on fait le mal, on va rencontrer le mal et donc évoluer aussi. Mais si on ne fait rien, on ne récolte rien et notre croissance est bloquée. La paresse serait donc un vice si et seulement si  l’on ne prend plus aucun risque dans sa vie, si l’on ne s’engage plus pour rien.

Paresse et action juste

La paresse  a aussi son utilité : elle permet de trouver l’équilibre. Les  taoïstes prônent  le lâcher prise, le faire confiance et l’ouverture à la vie. C’est à dire avancer avec ce que propose la vie. Notre société hyperactive ne nous y invite pas. Souvent, 2 options se présentent en cas de problème : Intervenir frénétiquement  ou laisser faire et attendre que le juste équilibre se remette en place. Nous sommes libres et responsables quant à ce choix. La paresse permet ce lâcher-prise. En cessant de vouloir tout gérer, nous laissons à la vie la possibilité de nous indiquer un autre chemin, celui auquel on n’aurait pas pensé. L’idéal serait donc d’être capable de sortir de l’action et surtout avoir la patience de rester tranquille jusqu’au moment où il nous faudra à nouveau agir. Etre capable de se « pauser » lorsque les vents nous sont contraires. Et à l’inverse, lorsque les vents nous poussent à nouveau, être capable alors de mettre le paquet et agir.

De la pause que l’on se sera accordée naitra

  • La belle réflexion pour reprendre le chemin.
  • La sagesse de savoir quand agir ou ne pas agir.

De l’union de l’action et de l’inaction naîtra l’action juste. « Il n’est point de problème qu’une inaction prolongée ne puisse résoudre »  Les Shadocks

Souriez c’est important Marie Bertolotti desirdetre.com

« La paresse est une valeur humaine qui est en train de disparaître. C’est fou ce qu’à notre époque les gens peuvent être actifs. Que quelques amis se réunissent le dimanche pour un bon déjeuner, à peine la dernière bouche avalée, il se trouve toujours quelqu’un pour demander : «Alors, qu’est-ce qu’on fait ?» Une espèce d’angoisse bouleverse ses traits tant est grand son désir de faire quelque chose, et il insiste : « Qu’est-ce qu’on fait ? » – Mais rien ! ai-je toujours envie de répondre ! Pour l’amour de Dieu, ne faisons rien. Restons un bon après-midi sans rien faire du tout. Ne suffit t’il pas d’être avec de bons amis, de jouer à sentir cet invisible courant qui dans le silence règle les cœurs à la même cadence, de regarder le jour décroître sur les toits, sur la rivière, ou plus simplement sur le coin du trottoir ? J’exagère sans doute. C’est que j’aime tant la paresse, mais la vraie paresse, consciente, intégrale, que je voudrais bien lui trouver toutes les bonnes vertus. Bien sûr elle est comme toutes les bonnes choses, comme le vin, comme l’amour, il faut la pratiquer avec modération. Mais croyez-moi, la terre ne tournerait pas moins rond si ses habitants avaient le courage de se forcer chaque semaine à rester quelques heures bien tranquilles, sans occupation apparente, à guetter les signaux invisibles et puissants que vous adresse le monde vaste et généreux. » Jean RENOIR (1894-1979)

 

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Marie Bertolotti

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