Je ne suis pas toujours consciente de toutes les raisons de mes actions, dans certains domaines de ma vie, j’avance grâce à ma foi. Elle me sert à sauter dans l’inconnu en toute confiance. Grâce à elle, j’ai la certitude que ce que je fais est juste. Même si c’est contre vents et marées. Pour les taoïstes, la finalité du travail de l’être humain est spirituelle et le parcours de chacun est différent selon la société dans laquelle il vit.
La société où prédomine la croyance
Dans ces communautés, l’individu s’appuie sur des croyances mentales souvent imposées, on lui demande de croire sans remettre en question. Il ne s’agit pas de spiritualité mais de religion : Le spirituel n’est que rarement expérimenté. Le croyant passe par 3 étapes : Il hérite de la croyance à la naissance, pour lui, c’est la réalité. Puis vient le moment où il rejette la croyance, il ne l’a pas expérimentée, elle n’a pas de sens pour lui. Enfin, il trouve une « nouvelle croyance » qui ressemble fortement à celle de ses parents ou de son clan.
La société où la foi se construit dans l’expérience
L’éducation à la foi se fait, dans l’expérience concrète, on demande à l’individu de « vivre » le fait spirituel. 2 étapes sont nécessaires :
- Il éduque sa sensibilité spirituelle par le biais de la nature qui est l’expression du divin. Son clan l’invite à aller parler avec les arbres, les plantes, les animaux, cela l’amènera à des prises de conscience de la réalité du fait spirituel (s’il lâche son mental). Il n’y a pas de discours théologiques dans cette éducation à la foi, il vit et expérimente ça depuis tout petit, ça ne peut pas être remis en question, il n’y a pas de rébellion car il construit sa foi de façon solitaire.
- Puis il la consolide en grandissant. Il n’a plus besoin de quelqu’un qui lui dise d’aller parler aux arbres. Il se connecte quand il en a besoin. Sentir Dieu est une expérience mystique corporelle. On « vit » l’expérience : Qu’est-ce que le divin pour moi ? Le résultat de mon expérience. La réponse est donc différente pour chacun.
On a tous soif de spiritualité mais cette expérience est personnelle, elle ne se transmet pas.
Pour illustrer par un conte :
Un matin, le Bouddha était assis, entouré de ses disciples, lorsqu’un homme vint les trouver. – Dieu existe-t-il ? demanda-t-il. – Il existe, assura le Bouddha. Après le déjeuner, un autre homme s’approcha : – Dieu existe-t-il ? – Non, il n’existe pas, affirma le Bouddha. Plus tard dans la journée, un troisième homme posa la même question : – Dieu existe-t-il ? – C’est à vous de décider, déclara le Bouddha. – Maitre, c’est absurde ! s’écria l’un des disciples. Comment pouvez-vous à la même question donner des réponses différentes ? – Parce que ce sont des personnes différentes, répliqua l’Illuminé, et chacune s’approchera de Dieu à sa manière : à travers la certitude, la négation ou le doute. Paulo Coelho
Tiré de l’enseignement donné par F. Ducotterd au Cercle Taoïste Lyon
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Marie Bertolotti
Très inspirant…. Merci,