Quand on vous dit que vous avez une mémoire de poisson rouge, ça n’est pas vraiment un compliment. Mais sachez que cette courte mémoire assurerait au poisson rouge de ne pas s’ennuyer dans son bocal car à chaque tour d’aquarium, il redécouvrirait son habitat ! Intéressant non ?
Et bien je vais être claire, le poisson rouge est très chanceux car si on veut être heureux, cela ne peut se réaliser que dans le présent, en aucun cas dans le passé. La mémoire n’est donc pas si fondamentale pour l’être humain.

De l’utilité d’oublier

Mes souvenirs, surtout les mauvais, diminuent mon niveau d’amour envers mes proches. L’idéal serait de prendre chaque personne que je côtoie telle qu’elle est, là, aujourd’hui, en oubliant ce que je sais d’elle, ce qu’elle m’a fait de bien ou de mal dans le passé et ce que je projette avec elle dans le futur. L’autre devrait toujours être une source d’émerveillement pour moi.
Il est important de se rendre compte que le regard neuf que je poserai chaque jour sur elle aura aussi le pouvoir de la transformer, de lui permettre de grandir en sagesse, d’être à la hauteur du regard bienveillant que je poserai sur elle.
Observez les anciens et tirez en les conclusions pour vous : Il y a une grande différence entre la personne âgée qui vit dans ses souvenirs, qui rumine son passé et celle qui est dans son présent, avec vous. La seconde est plus « vivante » que l’autre non ?

🔑 Chaque jour, on oublie tout, on repart à zéro, ça laisse une chance de mieux s’aimer non ?

Pourquoi mémorise-t’on ?

La mémoire sert à sécuriser, c’est une réponse à l’angoisse. L’autiste va répéter, apprendre par cœur pour se calmer. Si j’ai peur du futur, de la maladie, de la mort, je me réfugie dans le passé, ça me rassure. Je me répète des mantras du genre : “C’était mieux avant” “Quand j’étais jeune”. Mais c’est un signe de  manque de foi en la vie.
En occident, l’intelligent est celui qui a de la mémoire. C’est une erreur, seule la vérité du cœur compte. Plus on mémorise, plus on s’enferme et plus on devient psychorigide. On s’accroche à son savoir appris hier… Si je mémorise parfaitement une règle et qu’un paramètre change tout s’effondre, j’ai du mal à m’adapter.

Selon mon âge

Dans la première partie de ma vie, j’ai besoin de la mémoire. Cela permettra les apprentissages qui développeront ma conscience et ma capacité à survivre.
Dans la 2ème  partie de ma vie, les souvenirs du passé me freineront, me feront rester dans ma zone de confort. Le temps deviendra un handicap, il alimentera mes peurs, je souffrirai de vieillir.

Pourquoi ne pas basculer vers un autre paradigme  ?
Avant 40ans : je suis ce que je sais.
Après 40ans : je suis. Là, maintenant.
Ça changera mon rapport au temps qui passe.

Comment agir sur le temps ?

  • Être présent dans chaque minute de ma vie. Bon, je vous l’accorde c’est compliqué. Mais on peut tout de même se recentrer régulièrement, chaque fois que l’on se rend compte que l’on est ailleurs, dans le passé ou dans le futur, que l’on n’est pas à ce que l’on fait.
  • Travailler avec son corps. Essayez donc de faire du karaté, de la danse ou un match de tennis tout en réfléchissant à la maladie que vous pourriez attraper demain… C’est impossible, ou alors je vais sérieusement m’inquiéter pour vous ! Bougez.
  • Ralentir : Tout ce que je fais lentement en passant par le corps m’oblige à de la présence. Broder, sculpter une allumette, faire du Qi Gong…
  • Travailler la respiration : Grâce à elle, je vais ressentir corporellement que je suis vivant. Là. Tout de suite. Pour être dans cette conscience, il suffit simplement de placer son esprit sur sa respiration.

Tiré de l’enseignement donné par F. Ducotterd au Cercle Taoïste Lyon

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Marie Bertolotti