La médecine chinoise voit l’être humain comme un système vivant au rythme de l’univers qui l’environne. L’homme est le reflet de la nature à laquelle il appartient et il ne peut s’y soustraire. La compréhension de l’homme passe par la connaissance des lois du Ciel et de la Terre. Cette vision entre ciel et terre peut être qualifiée d’écologique.

La médecine chinoise : une médecine écologique

La médecine chinoise voit l’être humain comme un système vivant au rythme de l’univers qui l’environne. L’homme est le reflet de la nature à laquelle il appartient et il ne peut s’y soustraire. La compréhension de l’homme passe par la connaissance des lois du Ciel et de la Terre. Cette vision entre ciel et terre peut être qualifiée d’écologique. C’est vers l’an 300 avant J-C, qu’aurait été écrit le Huang Di Nei Jing, ouvrage fondamental de médecine chinoise (MC). Cet ouvrage dit: « La terre, bien que de vaste dimension, est soutenue dans sa course à travers l’espace par des forces invisibles qui la maintiennent et la contrôlent. Si ces forces peuvent s’exercer sur une masse aussi importante que la terre, combien puissante doit être leur influence sur l’homme ! D’égale ampleur sont les forces de la terre qui luttent pour rester en équilibre et en harmonie avec les forces cosmiques : ce sont le Yang du Ciel et le Yin de la Terre, d’une même puissance impressionnante. Chacun contrebalance l’autre pendant la formidable pulsation des saisons : flux et reflux, avance et recul se font à l’unisson. C’est dans le tourbillon de leur rencontre à la surface de la terre que se forme la vie, et c’est par leur confrontation que se produit la transformation des cinq mouvements. C’est au moment de cette jonction que la vie de l’homme apparaît, soutenue par la montée constante du Yin et la descente du Yang. » Nourri par les climats du ciel et les saveurs de la terre, l’homme fait partie intégrante de la nature, et sa vie est réglée par les saisons. La médecine chinoise a coutume de présenter l’être humain comme un univers miniature. Les yeux correspondent au soleil et à la lune, les méridiens avec les rivières, fleuves et mers ou océans, etc. Cette vision donne un sens profond à la notion de tableau clinique dans cette médecine. En Chine on dit que l’humidité prévaut à l’est, la chaleur au sud, la sécheresse à l’ouest et le froid au nord. En France, on pourrait dire que l’humidité prévaut à l’ouest (face à l’océan), la chaleur au sud, la sécheresse à l’est (plus continental) et le froid au nord. Les montagnards qui vivent sur des sols granitiques développent des goitres par manque de sel, etc. Les gens de ces régions diffèrent dans leur physique et leur susceptibilité aux maladies. Ainsi les traitements de médecine chinoise sont-ils adaptés aux situations géographiques spécifiques. Même si ceci tend à changer parce que les gens sont plus mobiles, leurs habitudes sont quand même ancrées dans un territoire. Des études menées en chine démontrent que les personnes âgées en bonne santé ont une vision optimiste. Ils n’ont pas d’avis négatif a priori sur la société et sont moins pessimistes. Il existe des conflits d’intérêts, des affaires instables ou injustes partout et à tout moment. Si on voit la société de façon pessimiste, on s’aigrit chaque jour et la santé peut se dégrader. Si on appréhende la société de façon optimiste (et je n’ai pas dit de façon positive), on peut se forger un bel environnement spirituel. Ceci est bénéfique pour l’entretien de la vie. Le chinois dit « on est toujours heureux si l’on est content avec son lot ». Le classique Yang Sheng Yao Yu (Mots essentiels pour l’entretien de la vie) dit : « si on sourit, on rajeunit un peu ; si on est en colère, on vieillit un peu ; si on se bat avec d’autres, on s’amaigrit ; si on cède, on s’affermit ».

Médecine chinoiseLa médecine chinoise est naturelle

La médecine chinoise possède une pharmacopée très riche. Elle définit des états pathologiques et produit des traitements qui s’opposent à la maladie comme dans la médecine occidentale. Les produits minéraux et les plantes ont des actions chimiques certes mais ils ont la complexité infinie de la « brique » naturelle. Vouloir remplacer une plante par ce qui est considéré comme son « principe actif », puis le synthétiser » conduit à des produits quelquefois efficaces voire très efficaces, mais souvent avec des effets secondaires. Le corps, et notamment le foie, n’a qu’un objectif : éliminer la substance non reconnue. Les médicaments chimiques jouent un rôle particulier dans les soins de santé. Ils sauvent la vie, soulagent les symptômes, préviennent les complications graves de maladies incurables, etc. Les herbes ont également un rôle à jouer. En vogue en ce moment on trouve des herbes qui peuvent être utilisés en « substitut » des médicaments, essentiellement pour la même raison. C’est le cas avec la berbérine (épine-vinette) qui est prescrite pour le diabète à la place du metformine ou du millepertuis pour la dépression au lieu du prozac. Dans les deux cas, l’herbe fonctionne souvent mieux et au moins aussi bien. Dans les deux cas, l’incidence des effets secondaires est considérablement diminuée par rapport aux médicaments. Pourquoi les herbes fonctionnent-elles mieux et pourquoi n’ont-elles pas d’effets secondaires ? Et pouvons-nous faire encore mieux ? Pourquoi les herbes travaillent mieux dans certains cas est une question d’interprétation, alors voici la mienne. Les herbes ont plusieurs ingrédients actifs, comme des vitamines, des minéraux et des acides gras essentiels. Dans la plupart des cas, leur quantité est relativement faible par rapport à la quantité d’une dose de médicament. Ainsi, les effets sont censés être plus faibles que la drogue chimique. C’est à la fois vrai et faux. Si on a besoin d’un effet très spécifique dépendant d’une très grande concentration d’un ingrédient actif unique, alors les médicaments sont la voie à suivre. Ce sera le cas pour une crise d’asthme aiguë ou une attaque, par exemple. Mais considérez le diabète ou la dépression, mentionnés plus haut. Que l’on utilise des médicaments ou des herbes pour traiter ces souffrances, il faut un certain temps pour que les effets de la médecine se fassent sentir. Le patient ne s’attend pas à un soulagement immédiat, la nécessité d’une forte concentration d’un ingrédient actif unique peut ne pas être essentiel à la thérapie dans de tels cas. Les herbes peuvent manifester leur magie grâce à une combinaison de constituants qui modifient les mécanismes physiologiques multiples simultanément et en respectant les rythmes du corps. Aucun aspect de la physiologie est modifiée de façon spectaculaire ce qui réduit les risques d’effets secondaires. Cependant, les effets additionnés de plusieurs substances modifiant plusieurs voies peuvent se potentialiser globalement dans la physiologie générale. Je me risquerai à dire que cette approche du traitement est plus en accord avec les mécanismes homéostatiques naturels dans le corps. Par exemple, si le corps a besoin d’abaisser la pression artérielle, des dizaines de mécanismes différents entrent en jeu pour parvenir à ce résultat final. Le corps ne fait pas que juste bloquer tous les canaux calciques ou des récepteurs bêta. Voilà pourquoi les herbes travaillent parfois mieux avec moins d’effets secondaires. Cela me semble un aspect écologiquement recevable ! Seul un infime pourcentage de plantes se sont révélés être de valeur médicinale pour l’homme. C’est par essais et erreurs que les anciens ont montré que l’épine-vinette était bonne sur le long terme. En herboristerie chinoise, les patients reçoivent habituellement une prescription de 10-15 plantes. C’est un cauchemar pour les chercheurs (réductionnistes) qui veulent comprendre les rouages de tout cela. Ma position est que si une plante représente un fragment de nous-mêmes (de part l’évolution, l’ADN commun, etc.), alors la formule peut vraiment se rapprocher de la complexité d’un être humain. Quand je parle d’une formule se rapprochant de la complexité humaine, je ne parle pas seulement au sens figuré, mais je vais au cœur du sujet de ce que traite la pharmacopée chinoise. En MC, une formule est conçue pour traiter l’ensemble du déséquilibre du patient. Le principe est qu’une seule plante ne peut pas aborder les différents paramètres de la maladie tels que définis par la MC. Ainsi les médicaments basés sur une théorie uniciste ne peuvent jamais approcher la complexité du système humain en matière de santé ou de maladie. Par contre, les médicaments basés sur les combinaisons de plantes vont ouvrir de nouvelles perspectives en médecine moderne.

La méthode de conservation de la santé est une démarche écologique

Il n’est pas concevable de soigner un organe en ne tenant pas compte des répercutions de ce soin sur le reste du corps. La démarche incomplète aboutit aux effets secondaires générés par la médecine moderne. C’est le résultat de l’action des médicaments, mais plus encore de la pensée médicale qui l’a construite, qui ne voit que le résultat à court terme. Dans une démarche écologique, on ne peut traiter un organe qui apparaît comme malade sans savoir quelles sont les interactions en amont qui aboutissent à cette situation ni quelles en sont les conséquences en aval. La médecine chinoise relève d’une démarche écologique. Tous les phénomènes sont toujours abordés d’une façon globale. Le corps humain est un tout organique. La grande caractéristique de la MC est de décider un traitement en différenciant des syndromes. Pour celui ou celle qui désire appliquer les méthodes d’entretien de la vie (Yang Sheng Fa), il devra appliquer cette différentiation. En fonction de ce principe, on abordera la santé, la maladie et la convalescence d’une maladie différemment selon la personne ou au contraire la convalescence de plusieurs maladies d’une même façon. On se sert au début de protocoles simples, mais toujours opérants. Les affinements proposés au fil de l’histoire ne remettent pas en cause les théories antérieures, mais viennent les compléter, apporter des subtilités, mais jamais ne remettront en cause l’édifice général de la compréhension des phénomènes. Par exemple, en médecine chinoise, la théorie du Yin et du Yang, vieille de plusieurs millénaires, propose une vision binaire des phénomènes qui reste encore parfaitement opérante, tant dans le domaine médical, que dans celui de la physique, de la psychologie, etc. La théorie des 5 mouvements, survenue plus tard, est venue compléter et affiner le propos sans jamais le démentir. Cette façon de procéder permet de comprendre toute situation, même totalement inédite. Dès les premières constatations à propos du SIDA, la médecine chinoise, mais d’autres également ont été en mesure de donner une analyse des faits parfaitement cohérente. Comme les traitements n’avaient jamais existé, il a fallu quelques temps pour les produire, mais certains, quand ils ont pu le faire, ont trouvé des solutions efficaces. Que toutes choses prospèrent en paix. 雷宓谐 dit Michel Martorell éditions CUNZAI, www.institut-wanxiang.com Pour Marie Bertolotti – Désir d’être L’institut Wanxiang est un lieu de santé de proximité où se soignent tous ceux qui le souhaitent, et un temps consacré à la prévention, et à l’éducation pour la santé.  

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