Le professeur Robert Sapolski de l’Université de Standford étudie depuis 30 ans les conséquences du stress sur une colonie de babouins au Kenya.

Stress et Santé

Le stress est, à la base, une fonction utile à la survie, il permet de s’adapter à une situation dangereuse et d’y réagir très rapidement. D’un point de vue physique, les poumons s’emballent, le cœur s’accélère et véhicule une grande quantité d’énergie aux muscles qui peuvent alors réagir instantanément. La tension artérielle est à son maximum. Le corps désactive tous les systèmes non essentiels à la survie, y compris le système immunitaire qui se met en veille.
Chez un animal pourchassé, dès qu’il a réussi à fuir, le stress retombe. Mais qu’en est-il de sa santé quand le stress est chronique et quotidien ?

Stress et statut social

Les primates étudiés par le professeur sont peu menacés par les prédateurs et ont facilement accès à la nourriture, du coup, ils ont beaucoup de temps libre pour se harceler les uns les autres. Ils se nourrissent sur 3 heures et passent les 9 autres heures de leur temps de veille à se disputer.
Les plus faibles sont soumis à un stress permanent. Les mâles dominants profitent des nombreuses femelles, d’une nourriture abondante et de nombreux toiletteurs. Chaque individu connait sa place dans la société, qui peut le torturer et qui il peut torturer.
Sapolski a étudié le niveau de stress de ces babouins par l’analyse de leur sang (taux d’adrénaline et de glucocorticoïdes). Ces travaux ont démontré que la position sociale d’un babouin détermine son taux d’hormone du stress. Alors que les mâles dominants ont le taux de stress le plus faible et sont en parfaite santé, les subalternes souffrent d’un rythme cardiaque et d’une tension artérielle plus élevée, leur système immunitaire est affaibli, leur reproduction peu efficace, enfin, ils présentent des troubles dépressifs.

Il y a donc un avantage certain à être bien positionné socialement😉 mais pas toujours…

Stress et Domination

Lors d’une de ses visites, il constate que la plupart des mâles dominants sont morts. Ils ont mangé des restes d’alimentation humaine contaminés par une bactérie. Les individus les plus faibles n’ont pas eu accès à cette nourriture empoisonnée et ont donc sauvé leur peau.
L’ambiance du groupe s’en trouve complétement transformée. Les mâles restants ont un comportement très doux avec les femelles, n’étant plus harcelés par les dominants. Les babouins passent désormais plus de temps à s’épouiller mutuellement qu’à se battre. Le niveau de stress de la bande a considérablement diminué.
Quand de nouveaux babouins rejoignent la colonie, ils mettent environ 6 mois pour devenir pacifiques et faire retomber leur niveau d’agressivité. Ils passent alors leur temps à se toiletter et à entretenir des rapports doux entre eux.

Sans tirer de conclusions hâtives, l’espèce humaine étant bien plus complexe qu’une colonie de primates, essayons d’être gentils et agréables entre nous.
PS : Ne mordez pas vos collègues sous prétexte que vous êtes leur supérieur hiérarchique, cela pourrait mal tourner pour vous 😜

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Michel Bertolotti

 

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Marie Bertolotti