Depuis fort longtemps l’homme fête le solstice d’hiver, les saturnales de la Rome antique se situaient entre mi-décembre et début janvier. C’est une période de grande pause créatrice : on n’y travaille pas, c’est la trêve de Noël. Ces fêtes marquent aussi un moment de paix dans tous les pays européens, une période où l’on se retrouve en famille, entre amis pour partager et éventuellement célébrer ce qui était d’abord une fête païenne, la naissance de la divinité du Soleil invaincu (le solstice d’hiver tombait un 25 décembre dans l’Empire romain), puis avec le christianisme, la naissance de Jésus de Nazareth.

L’importance de la lumière

Pour la survie de l’espèce

Depuis la nuit des temps, l’Homme est lié à Dame Nature et la fête de Noël en est l’illustration la plus symbolique. Cette fête représente la naissance de la lumière au plus fort de la froideur de l’hiver. Le 25 décembre se situe au moment de la nuit la plus longue de l’année. Pour les peuples anciens, c’est la période la plus difficile pour la survie de l’espèce. Les hommes ont faim, ils n’ont plus de réserves, ils ont froid, il fait nuit très tôt et longtemps. Il faut garder courage et tenir ensemble dans les difficultés. Cette période est angoissante, car les plus faibles n’y survivront pas.

En attente du retour du soleil

L’agriculteur est en attente du dégel et du printemps pour à nouveau se mettre au travail dans les champs. Il souhaite le retour du soleil qui va redonner vie à sa terre nourricière. L’homme met donc en place un certain nombre de rites le célébrant comme préparer des pâtisseries en forme de soleil ou d’étoile. Lors de la période de l’avent, il allume une bougie de plus chaque semaine jusqu’à Noël dans le but de contrer la baisse de luminosité. La couronne sur laquelle les 4 bougies sont allumées est ronde comme l’astre solaire. L’Homme illumine les maisons, les villages et met des bougies aux fenêtres pour éclairer le monde et montrer sa foi en la vie.

Tous ensemble, en vie

Au cours de cette même période, il se prépare à « festoyer ». La fête a cette fonction de rassurer, de redonner l’espoir en sa propre survie et en celle de ses proches, elle permet la cohésion du groupe. Les hommes célèbrent tous ensemble pour être plus fort face aux difficultés de la vie. Ils décorent la maison de végétations pour honorer la vie au plus profond de l’hiver. Le houx est le dernier végétal à faire des fruits, il représente la fécondité malgré la saison difficile. Des pommes et des épices sont mises dans la verdure pour conjurer la famine possible. Les familles mettent du gui à la porte pour repousser le mauvais sort.

Vivre l’esprit de Noël

A Noël, l’homme change de comportement, il se doit d’être plus juste et bon. L’origine de l’esprit de Noël est attribuée à Charles Dickens, et à son célèbre « Christmas Carol » publié le 17 décembre 1843. Il sera un best-seller, les lectures publiques qui en seront faites attireront des foules enthousiastes à Londres, Paris ou encore Boston. Dans ce texte, l’esprit de Noël est un mélange de charité, de bonheur familial, d’harmonie sociale, de partages, de solidarité… L’esprit de Noël est donc avant tout synonyme de rassemblement autour des valeurs dépeintes par Dickens. Cette imagerie très victorienne correspond à cette époque où la bourgeoisie naissante s’est approprié l’événement en généralisant les veillées du 24 décembre près du sapin et en échangeant des cadeaux entre les membres de la famille.

Le feu est primordial pour la survie de l’homme

Dans les pays nordiques, on éteignait définitivement le feu de l’année précédente et on allumait un nouveau feu, cette nuit-là, avec une bûche sculptée de prières. En brûlant, elle portait les vœux des hommes au Ciel. Au moyen-âge, en Europe, il fallait aussi éteindre le feu du village et en refaire un nouveau avec une nouvelle bûche, dans sa propre maison. Après la messe de minuit, chacun repartait chez lui avec une braise du nouveau feu, pour rallumer son propre feu. On retrouve ce rite dans la bûche de Noël que nous mangeons chaque année.

Qu’en est-il de l’origine du sapin de Noël ?

Chaque civilisation a un arbre sacré, en Europe, c’est l’épicéa, on l’ensoleille et on y met l’étoile, une légende prétend que la nuit de Noël, de nouvelles étoiles naissent. On trouve une première mention de l’arbre de Noël à la fin du XV° siècle en Alsace. Il va se répandre progressivement en Allemagne, en Autriche, en France, en Belgique etc. L’origine remonte vraisemblablement à la nuit des temps païens. L’arbre est important dans la religiosité européenne, ainsi, selon la mythologie nordique un arbre puissant serait à l’origine de la vie. Ses racines embrasseraient la terre et ses rameaux supporteraient la voûte céleste : c’est Yggdrasill, le frêne du monde. L’Église va réagir contre le sapin de Noël, en 1933, l’Osservatore romano (journal du Vatican) le considère, avec raison d’ailleurs, comme une coutume païenne.

La naissance de Jésus ?

Le Dieu du soleil célébré le 25 décembre

Il faut se rappeler que la célébration de la naissance de Jésus est une pratique très tardive qui n’apparaît que vers l’an 300. À cette époque, se propage dans l’Empire romain un culte païen qui inquiète beaucoup l’Église : le dieu Mithra, divinité indo-iranienne apparue vers 1500 ans avant Jésus-Christ, jouit d’un regain d’intérêt et est vénéré partout dans le bassin méditerranéen. À tel point que l’empereur Aurélien envisage d’en faire le dieu officiel de l’Empire. En 274, il met donc en place cette religion et érige même à Rome un splendide temple dédié à Mithra. Chaque année, Aurélien fera célébrer la naissance du Dieu du Soleil par des jeux somptueux. A quelle date à votre avis ? Le 25 décembre !

Le christianisme prend la place

Pour tenter de contrer l’influence croissante de cette divinité païenne, les autorités religieuses chrétiennes décideront d’instaurer une nouvelle fête : celle de la naissance de Jésus, la date du 25 décembre sera choisie pour faire un peu d’ombre au Dieu-Soleil. L’église parviendra à ses fins : le christianisme, appuyé par l’Empereur Constantin, gagnera petit à petit du terrain sur le mithraïsme qui tombera bientôt dans l’oubli. C’est en Italie qu’est née la crèche de Noël, d’abord vivante (la première a été réalisée par François d’Assise), puis en modèle réduit, diffusée par les Jésuites dans toute la chrétienté. En Russie, on raconte que 4 rois mages sont partis à la recherche du Messie en prenant chacun une direction différente. Celui qui s’est dirigé vers le Nord n’a jamais trouvé la crèche, mais il a gardé les cadeaux qu’il distribue chaque année aux enfants du monde entier.

Le Père Noël

Le Père Noël a une origine incontestablement païenne. Pour certains, il s’agirait du dieu celte solaire BELEN, pour d’autres de WOTAN. Les rennes font penser à Sleipnir, le cheval à huit pattes d’Odin/Wotan. Sa distribution de cadeaux renverrait à un ancien rite de fertilité et de fécondité. Les prêtres n’aiment pas le Père noël, en 1952, ils ont même organisé sa pendaison symbolique à Nancy, mais il continue plus que jamais à vivre.

L'esprit de Noël, c'est maintenantLes cadeaux de Noël 

Qu’elle soit aujourd’hui associée à Saint Nicolas, au Père Noël ou aux Rois mages, la tradition d’échanger des cadeaux en fin d’année trouve ses origines bien avant notre ère. Ainsi, on retrouve déjà cette coutume dans la Rome antique, lors des Saturnales, ces grandes réjouissances dédiées au dieu Saturne et à la liberté. Elle avait d’ailleurs probablement elle-même pour origine les sacrifices offerts aux dieux lors du solstice d’hiver, dans l’espoir d’être protégé des mauvais esprits et d’avoir de bonnes récoltes pendant toute l’année suivante. La tradition des cadeaux de Noël a donc une très longue et très vieille histoire. A Noël, on offre à ses voisins, ses collègues de travail, des douceurs, des gâteaux à l’effigie de Babbo Natale, (le Père Noël) ou de l’Enfant-Jésus. Le père Noël y récompense tous les enfants sans condition.

Les coutumes sont différentes d’un pays à l’autre

Les coutumes au nord de l’Europe

Chez les Germains

L’Allemagne célèbre surtout la période de l’Avent, sa population célèbrent les nuits saintes en en donnant le coup d’envoi avec l’ouverture des marchés de Noël. Le 6 décembre, les enfants reçoivent la visite de Saint-Nicolas avec le père fouettard, son âne et ses cadeaux ; c’est aussi une fête importante en Belgique et dans le nord de la France.
Les Germains, ethnies indo-européennes qui ont originellement été établies en Europe septentrionale, Jul, Noël, est plus que le 25 décembre : c’est l’époque qui va de fin novembre à début janvier. Jul signifie roue. C’est en effet à ce moment que l’année tourne, bascule. En allemand, Noël, c’est Weinachten, le mot est au pluriel, car il désigne les 12 nuits sacrées (du 25 décembre au 6 janvier).

Le conte

Suivant la tradition germanique, Wotan (Odin) parcourt les bois et les champs avec son armée de morts pendant ces 12 nuits. Wotan rassemble ses guerriers et les entraîne à la rencontre des démons. Le dieu veille au déchaînement des forces et à l’ordre du monde. Il attire sur lui les puissances démoniaques qui rôdent dans la nuit et lorsque les sonnailles de l’armée infernale s’élèvent dans les nuits d’hiver, les hommes savent qu’il est là, chassant sans fin les mauvaises énergies. Rassurés, les hommes songent alors aux saisons à venir, à l’année qui commence, aux glaces qui vont fondre, à la fertilité des femmes et des champs. Les Slaves ont une tradition comparable.

En Finlande

Le 13 décembre, on célèbre Sainte Lucie qui, jusqu’à la fin du mois, visite les écoles, les hôpitaux pour délivrer un message de lumière, d’espoir et de charité. La veille de Noël, les Finlandais se rendent au cimetière, pour déposer une bougie sur la tombe de leurs proches. Le 25, ils vont au sauna et partagent leur repas de Noël en famille, en écoutant le discours de la Paix de Noël.

Les coutumes au sud de l’Europe

En Italie

Dans le Nord, c’est le Père Noël ou le petit Jésus qui apportent les cadeaux le 25 décembre, ailleurs, c’est Saint Lucie dès le 13 décembre. Dans le Sud de l’Italie et à Rome, il faut attendre le 19 janvier pour que la Befana, vieille sorcière aux cheveux blancs passe sur son balai pour déposer des bonbons dans les chaussettes vides des enfants. On va, bien sûr, à la messe de minuit et le 26 décembre est férié, comme il l’est dans une plupart des pays, de l’Irlande à la Roumanie en passant par la Pologne ou le Royaume-Uni ou le Luxembourg.

En Espagne

Les fêtes de Noël commencent à la mi-décembre et se terminent le 6 janvier, le jour des rois, et ce sont traditionnellement les Rois Mages qui apportent les cadeaux aux enfants en ce jour férié. 

En Grèce

La naissance de Jésus est aussi célébrée le 25 décembre et non le 7 janvier comme en Russie. Les fêtes démarrent la veille de Noël, les enfants chantent des calanda, petits poèmes et cantiques, agitent leur trigona, petit triangle musical, un repas de réveillon frugal clôt une période de jeûne de 40 jours. On se couche tôt pour assister à la messe qui démarre à 4 h du matin. Les cadeaux sont distribués le 1er janvier par Saint Basile. Dans les pays orthodoxes, Noël est moins important que Pâques. 

 

Et vous ? Comment fêtez-vous dans votre pays ? Partagez vos coutumes dans les commentaires et je complèterai l’article…
Je vous souhaite de joyeuses fêtes de Noël 🎄 à tous et toutes !

A lire en complément  Vous pouvez être cette bougie

Desirdetre.com Le blog des clés pour une vie plus sereine et saine
Marie Bertolotti

 

EnregistrerEnregistrer