Quand vous faites une crise de jalousie, vous êtes dans l’avoir, dans la possession de l’autre, vous imposez une pression et une domination. Quand elle devient trop puissante, c’est un poison.
Elle est, de plus, contre-productive :  L’autre va finir par partir parce qu’il est harcelé. En étant jaloux, vous créez les conditions du départ de celui ou celle que vous aimez.

Les rapports de pouvoir dans le couple peuvent être équilibrés mais ils se transforment forcément sur le long terme. Vous changez, l’autre change aussi. Au départ du couple, on se sécurise « ensemble » mais avec l’âge ou le temps, l’un des deux peut s’autonomiser, il n’a plus besoin de l’autre qui se met alors à paniquer. Ces changements activent la jalousie, le but est alors d’enfermer et garder l’emprise.

Aimer, c’est laisser son alter égo libre d’être ce qu’il est, même s’il est surprenant, même s’il n’agit jamais comme vous le souhaitez.

Le sentir  » ingérable » peut vous mettre dans la peur de le perdre. Il est fort possible que si vous angoissez de la ou le voir partir, c’est parce que vous-même, vous savez que vous pouvez partir, vous y avez déjà pensé. Sinon l’idée ne vous aurait pas effleuré. Soyez honnête.

Tout faire ensemble, être en fusion ne fonctionne pas à long terme. Nous devons cultiver l’amour de la liberté de l’autre.

Il est important de se rappeler que quelle que soit la relation, il y a toujours un déséquilibre, toujours un des deux qui respecte moins que l’autre.Pour autant vous pouvez choisir de respecter votre partenaire, cela vous permettra de grandir en sagesse.
Que cela ne vous empêche pas de vous faire respecter. Aussi.

Aimer est une offrande

Aimer, c’est faire en secret ce serment :

« Je m’engage de toutes mes forces à défendre ta liberté, à ménager autour de toi l’espace qui te sera nécessaire pour croître et fleurir ! »

Et même si je dois être surpris par l’évolution de l’autre, même s’il ne devient pas celui que j’attendais qu’il soit un jour, je m’engage à respecter son devenir ! C’est le défi que je relève. Que ta volonté soit faite et non la mienne ! Osons nous laisser surprendre ! N’emprisonnons pas nos proches -ni nos enfants !- dans la représentation que nous avons d’eux. Cassons les moules dans lesquels nous nous enfermons les uns les autres.

Offrons-nous la confiance même de nous laisser errer, commettre des erreurs…

Que savons-nous du secret de nos destinées ? En devenant garant de la liberté de celui que j’aime, je lui épargne même de devoir fuir ! Rester ensemble n’est pas, comme au cimetière, une « concession perpétuelle » – c’est une offrande à renouveler chaque jour. »

Christiane Singer
Derniers fragments d’un long voyage

Cet article vous a plu ? Il pourrait être utile ? Partagez-le !
Marie Bertolotti
desirdetre.com