Un rituel est composé d’un ensemble de pratiques que l’on effectue régulièrement, imposées par la tradition, la coutume ou de façon plus individuelle dans des habitudes et des croyances. Ce sont des gestes caractéristiques, toujours faits de la même manière et dans un ordre donné, et qui marquent des périodes de la journée, de l’année ou de la vie.

Dans tous les domaines de vie

Il existe des rites importants comme celui du passage de l’enfant à l’adulte qui augmente les responsabilités de l’enfant progressivement, qui lui donne une place dans la communauté.
Nous vivons une crise de ce rite de passage, les enfants le restent trop longtemps, les adultes veulent rester jeunes… Beaucoup sont perdus, n’ont pas une place définie, cela  participe au retour de la croyance religieuse, de l’intégrisme, qui répondent, au fond, à un besoin de sécurité et d’intégration dans la communauté.

Exemple de rituel à mettre en place en classe : chaque jour, un enfant peut aller chercher un smiley pour indiquer comment il se sent ce matin. S’il le souhaite, il peut expliquer à ses camarades pourquoi il se sent en colère, triste, malheureux, heureux, excité…. Ce rituel permet aux élèves d’exprimer leurs sentiments, de mettre des mots sur ce qu’ils ressentent. En début d’année, les échanges ne sont pas très riches, mais petit à petit, les élèves apprennent à écouter autrui et à prendre en compte la parole de l’autre.

En entreprise, nous pratiquons de nombreux rituels quotidiens : Passer dire bonjour, prendre un café, fumer une cigarette, déjeuner en salle de pause… Tous ces moments conviviaux sont appréciés des collaborateurs et font la culture de l’entreprise.

Enfin, dans la famille, la lecture du soir aux plus petits est un rituel rassurant qui favorise le passage à l’endormissement. Il doit pouvoir être fait par un des grands, pas toujours le même, pour éviter l’attachement du rituel à une seule personne qui pourrait disparaître et provoquer alors des angoisses. Le rituel est la lecture, pas la personne qui lit.

Le rituel est un révélateur de peurs

Il est souvent une action, un geste, un objet qui révèle nos peurs puisqu’il nous rassure. Nous les utilisons constamment pour tous nos gestes quotidiens (ouvrir une porte, mettre nos chaussures, se coucher…). Ils nous sécurisent.
Un exemple ?  L’impossibilité de sortir de la maison sans le rituel du maquillage matinal ou du gel dans les cheveux.

Certains ont peur de l’arrivée d’un malheur s’ils n’exécutent pas leur rituel particulier. Quand vous jouez au tennis, que vous remettez en place votre short, que vous dégagez une mèche à droite, que vous vous grattez le nez, que vous remettez une mèche à gauche, que vous vous re-grattez le nez, et qu’enfin, vous pouvez jouer votre point. Qui êtes-vous ?

Le rituel me montre là où j’ai peur, je peux en avoir de nombreux selon que j’ai plus ou moins peur. Le problème se pose quand je n’en suis pas conscient. Nous attribuons une force au rituel alors que la force doit être dans ce que je suis. Je peux croire par exemple qu’une prière va me guérir  alors qu’en fait JE me guéris seul.

Si je suis conscient que j’en ai besoin, qu’il me sécurise, que je sais que je lui attribue une valeur qu’il n’a pas, alors il n’y a pas de problème. Pour autant, c’est tout de même intéressant d’avoir des petits rituels qui redonnent confiance quand on ne croit plus en rien.

Que faire des rituels ?

1 Il faut être attentif à ne pas combattre ses rituels car plus je combats plus je renforce l’adversaire, il faut plutôt s’aimer dans ses maniaqueries et aimer celles de nos proches. Les rites et rituels sont des outils de connaissance de soi, on les utilise tout le temps, il faut juste en prendre conscience, la situation évoluera quand la peur diminuera.

2 Je peux aussi poser un rituel en conscience lors d’un changement, une transformation qui peuvent être actés par une action symbolique comme se couper les cheveux, déménager…  Cela peut être intéressant d’amplifier le changement par un acte ou de poser l’acte qui va amplifier le changement.

Le rituel du gourou

« Un gourou avait un chat qu’il aimait beaucoup. Pendant la prière du soir, le chat se promenait parmi les méditants, les empêchant de se concentrer. Pour éviter cela, le gourou fit attacher le chat pendant la prière. Bien après le décès du gourou, le chat continua à être attaché pendant la prière et bien après la mort du chat, un autre chat fut attaché pendant la prière. Des siècles plus tard, les disciples du gourou écrivaient des traités sur l’importance d’un chat attaché pendant la prière. »
Anthony de Mello, jésuite, psychothérapeute et philosophe indien.

Et vous ? Quels sont vos rituels ?

Tiré de l’enseignement donné par F. Ducotterd au Cercle Taoïste Lyon

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Marie Bertolotti